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vynile
25 novembre 2005

concours boutographies

Boutographies

voilà le speech que j'ai réalisé pour ce concours (les photos seront mises en lignes plus tard):

Pourquoi faire un reportage sur les cabines téléphoniques, cet objet désuet dont le portable a sonné le glas ?

Tout d'abord pour leur côté cosmopolite et intergénérationnel, qui fait tout leur charme, en ces temps de repli sur soi. Symbole de communication accessible à n'importe qui, les cabines téléphoniques sont des relais entre individus de tout âge et de tout pays. En effet, contrairement au portable qui pousse à négliger autrui, la cabine incite à l'extériorisation dans la mesure où c'est d'abord un objet public.

Ainsi au fil de ma « chasse à la cabine », je me suis aperçue que, finalement, loin d'être mise au rebut, celles-ci étaient présentes en abondance dans les villes et pas du tout déserté. D'où ma curiosité de savoir qui utilisait les cabines, quand et surtout où ? En effet, et si les cabines téléphoniques étaient le reflet d'un quartier, d'une ville voire d'un pays, « toujours bon pied, bon œil » malgré la concurrence, comme nous le prouve le célèbre exemple des cabines anglaises ?

Par ailleurs, j'ai choisi de travailler avec un appareil tout particulier : le Holga. Mais pourquoi avoir choisi cet appareil « bavant » la lumière, « vignettant », selon l'expression de Téa « veloutant » l'image ?

Avec sa configuration extrêmement simple (quasiment aucun réglage) le Holga prend la réalité brute même s'il la déforme. En effet, la photo étant aussi un travail s'inscrivant dans un processus de mémorisation, de recherche du maintien du passé déjà fuyant, les "imperfections" du holga ne font que retranscrire les défaillances de notre mémoire; C'est en ce sens que le Holga photographie la réalité brute: c'est la réalité brute perçue par notre œil, c'est-à-dire une vérité mouvante, complexe, multiple et certainement ni fixe ni nette au sens propre comme au sens figuré. (© vynile) J'ai, ainsi, tenté de réaliser une photographie s'inspirant, en partie, des principes de la peinture impressionniste mais aussi d'un mouvement photographique, s'intitulant « le Pictorialisme », courant voulant se rapprocher notamment de la peinture (© téa). De ce fait, le grain a aussi une place de choix dans mon travail, comme symbole de notre mémoire, car les moments, les lieux, les objets n'existent que par un regard humain, ayant justement son propre « grain de folie » (© vynile). De même les bords ouverts symbolisent la fuite du temps, les souvenirs qui nous échappent effacés par une nouvelle réalité. La partie photographique s'évanouissant dans le papier est continuée par celui-ci d'où parfois un décentrage de la photo.

En cela les photos considérées comme "parfaites", à l'instar des photos numériques retouchées maintes fois, figent ce processus d'évolution en voulant montrer une réalité intemporelle.

Ce choix n'est, en fait, qu'une question de conception du regard photographique. En fait, pour reprendre le débat dadaïste : où s'arrête les limites du « montrable », comment renouveler l'esthétique de la perception visuelle ?

Vynile

P.S. Pour plus d'info sur le choix du Holga (comme appareil fétiche), consultez le blog Eurocabines

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